
Dans un rayon de soleil est une bande-dessinée qui n’entre dans aucune case. A la fois science-fiction, romance, aventure, poésie, Tillie Walden a créé un univers qui n’appartient qu’à elle et dans lequel elle nous laisse pénétrer, sans pour autant nous donner les moindres clés.
Nous faisons donc la connaissance de Mia, jeune femme qui rejoint un groupe dont le travail consiste à restaurer des lieux à l’abandon, flottant dans l’espace, comme autant de navires à la dérive. A mesure des pages, nous allons également plonger dans le passé de Mia, pour revivre son premier grand amour, à l’entrée du lycée. Le lien se tisse doucement entre ce passé qui resurgit et son présent, et petit à petit la jeune femme va gagner en maturité à mesure qu’elle apprend à connaître ses coéquipières.
Car vous ne croiserez aucun homme dans ce récit. L’univers est peuplé exclusivement de femmes, qui s’aiment, se séparent, se battent, et à aucun moment cela ne choque, car en vérité c’est l’universalité des sentiments qui est dépeinte à travers les quelques 500 pages de ce roman graphique. Les paysages oniriques, les couleurs minimalistes – noir, ocre, bleu – créent une ambiance particulière qui vous captive, et tout est cohérent car cet univers vit de lui-même. (Pour ceux qui connaissent, j’ai retrouvé dans les paysages et la faune des sensations proches de la BD Fred Philémon)
Mais ce qui importe, c’est cette histoire d’amour interrompue brutalement par le départ de Grace, que Mia va chercher à retrouver avec l’aide de son compagnes d’aventure.
Une très belle BD, qui se lit presque d’une traite tant l’univers et l’histoire vous hypnotisent, et à la fois profondément douce et humaine.